©Because Gus

Bonjour Nelly ! Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre fils Hugo ?

Bonjour ! Je suis Nelly SABOT-PATRACONE. J'ai 38 ans (mais chut ! C'est un secret) et Hugo, mon fils a 10 ans.

Mon principal métier depuis environ 8 ans est celui de maman au foyer et j'espère l'exercer le mieux possible. J'ai cessé toute activité professionnelle pour pouvoir me consacrer à Hugo, dont l'état de santé nécessitait beaucoup d'attention, et je ne le regrette pas, car cela m'a permis de partager beaucoup de merveilleux moments avec Hugo, même si d'autres ont été difficiles.

Quelles sont les allergies d'Hugo ?

Hugo est sévèrement allergique (avec risque vital) auxlaits animaux, aux oeufs crus, à la crevette, à l'arachide, à certains fruits à coque (cajou, pistache...), aux pois (petits pois, pois chiche, pois cassé...) et lentilles, à la moutarde, au lupin et à la mandarine. Il réagit aussi au quinoa et aux poireaux mais de façon modérée.

Au fil du temps, certaines allergies décelées alors qu'il était tout petit ont disparu ou se sont atténuées: viande boeuf, poivre, asperge... Dernièrement, lors d'une consultation auprès de notre allergologue, nous avons découvert qu'Hugo pouvait manger ducrabe, alors que les crevettes et autres crustacés ne lui sont pas permis !

Depuis 4 ans, il mange du blé et d'autres céréales contenant dugluten, car ses allergies, toujours présentes, se sont beaucoup atténuées (l'allergie au blé et l'allergie au gluten sont deux allergies distinctes. Hugo est allergique au deux).

Il mange également un peu d'oeuf cuit, dans des gâteaux depuis un TPO (Test à Provocation Orale, effectué sous surveillance médicaleà l'Hôpital) il y a 3 ans.

Avec l'oeuf, il nous a fallu faire preuve de beaucoup de patience, car les quantités quotidiennes ingérées doivent augmenter progressivement... et avec Hugo cela a été très long : les gâteaux ne devaient pas contenir plus de 15% d'oeuf et devait être bien cuits (40minutes à 200°C pour les gâteaux maison).

Au bout de 6 mois de réintroduction, nous avons dû diminuer les quantités quotidiennes données (pourtant prescrites par l'allergologue), au lieu de les augmenter comme prévu, car Hugo faisait des réactions.

Ce retour en arrière nous a beaucoup déçus, mais au fil du temps, nous avons tout de même avancé, puisque à notre grande surprise, lors de notre dernière consultation en septembre, nous avons appris que l'allergie à l'oeuf avait diminué (alors qu'en juin ce n'était pas la cas).

Hugo a ainsi goûté pour la première fois une omelette (elle était très cuite car son allergie à l'oeuf cru reste assez forte et nous ne souhaitons prendre aucun risque) la semaine dernière et cela lui a bien plu !

Cela était aussi un vrai évênement pour nous, car nous n'aurions jamais pensé, il y a encore 6 mois que cela serait possible !

D'autres allergies par contre sont apparues au fil du temps (l'arachide et les pois sont apparues vers l'âge de 4 ans par exemple). Depuis peu, il semble réagir au millet, que je ferai tester lors d'un prochaine consultation.

Des allergies respiratoires se sont également déclarées, et même si elles ne représentent pas les mêmes risques que les allergies alimentaires, elles compliquent tout de même le quotidien: pollensde graminées, de plantain (qui fleurit du printemps à l'automne !!!), poils de chat (avec 20 élèves qui en possèdent un sur 25 dans sa classe, la Ventoline est souvent de sortie !) et acariens (nouveauté de septembre, dont nous nous serions volontiers passés !).

Quand et comment les allergies d'Hugo ont-elles été diagnostiquées ?

Hugo a présenté des soucis digestifs dès sa première semaine de vie: RGO (Reflux-Gastro-Oesophagien) important, coliques, diarrhées ... A 3 mois, l'eczema a envahit son visage, qui n'était plus qu'une croûte suintante au milieu de laquelle on pouvait voir ses deux yeux et son sourire, malgré les ennuis ...

Il a enchaîné les bronchiolites, les otites... les traitements antibiotiques (environ 2 semaines par mois pendant 1 an !!!), les consultations chez le médecin (56 la première année), les séances de kiné respiratoire, les visites aux urgences et les tentatives de "guérison" auprès de divers praticiens: ostéopathes, magnétiseurs ... et charlatans divers.

J'ai rapidement pensé à une allergie ... seulement voilà : je n'ai trouvé aucune oreille attentive à ce moment-là, car je ne suis qu'une maman ! Une maman trop souvent jugée à tort comme paranoïaque par des médecins incapables de poser un diagnostic sur les symptômes observés et peut-être trop fiers pour écouter l'avie d'une simple maman.

Il y a 10 ans, les réseaux sociaux n'existaient pas pas et j'avais l'impression que nous étions seuls au monde avec nos problèmes.

J'ai allaité Hugo pendant plus de 8 mois et l'on m'a assuré qu'il ne pouvait pas être allergique à mon lait ... alors que tout ce que je mangeais, donc des allergènes passaient dedans sans que je m'en doute.

Quand l'allaitement s'est arrêté (en même temps que mon congé parental), j'ai décidé de passer Hugo au lait de chèvre maternisé, sur les conseils d'un ostéopathe ... ce qui n'a pas fonctionné (RGO, douleurs abdominales ...).

Persuadée que le problème venait du lait, j'ai décidé de le passer au lait de soja maternisé, sans demander d'avis médical, car à chaque fois que j'ai abordé le sujet, on m'a mouchée.

Seulement voilà :  à plus de 8 mois, un bébé mange d'autres choses que du lait, et certains aliments proposés contiennent du blé, des oeufs (les fameux boudoirs pour se faire les dents par exemple) et d'autres allergènes auxquels Hugo réagissait de façon digestive et respiratoire ... c'est aussi à cette époque que le RGO a été diagnostiqué (sans que l'on en connaisse la cause).

Il a fallu attendre qu'Hugo fasse un oedème de Quincke, à 13 mois, pour qu'enfin la piste des allergies soit évoquée. Hugo a été traité aux urgences et un RDV avec l'allergologue de l'hôpital a été fixé... 2 mois plus tard !!! Deuxlongsmois pendant lesquels nous n'osions pas lui donner grand chose à manger, à part des aliments basiques, puisque nous ne savions pas lesquels étaient dangereux pour lui ...

C'est lors de la consultation allergologique que le diagnostic est tombé :poly-allergies sévère.

On nous alors prescrit une trousse d'urgence avec stylo auto-injecteur d'adrénaline, en nous expliquant que la moindre erreur pouvait lui être fatale.

Le ciel nous est tombé sur la tête ! Nous nous attendions à une allergie, mais pas plusieurs ... et pas potentiellement mortelles.

Il a fallu revoir toute notre façon de nous alimenter, mais aussi vérifier les compositions de toute notre boîte à pharmacie, de nos produits de toilette, de ménage ... car certains contiennent des allergènes !

Il nous a fallu apprendre énormément de choses, prendre de nouvelles habitudes de vie rapidement, sans aucun conseil de qui que ce soit ... avec la peur de commettre une erreur irréparable.

Hugo avait 16 mois lors du diagnostic, son RGO a définitivement disparu à l'âge de 20 mois (d'ailleurs le traitement à base de MOPRAL qu'il prenait pour l'enrayer depuis l'âge de 8 mois et demi contenait du lactose !!! Nous l'avons arrêté suite au diagnostique d'allergie au lait).

Quelles incidences cela a-t-il sur votre vie quotidienne ?

Les allergies pourrissent la vie, je préfère ne pas le nier ... je sais que la mienne et celle de ma famille serait bien différente sans elles, et bien plus proche de mes projets initiaux, mais elles m'ont permis de découvrir de nouveaux centres d'intérêt, d'acquérir de nouvelles connaissances et de faire de belles rencontres. Dans la difficulté, nos liens avec mon mari et Hugo se sont renforcés et nous bénéficions d'une belle complicité, ce qui est appréciable malgré tout.

Les allergies ont un impact psycho-social plus important que ce que l'on peut imaginer quand on ne vit pas avec ...

Au premier abord, la difficulté principale semble se situer au niveau de la cuisine et de l'équilibre nutritionnel à instaurer. C'est effectivement un obstacle de taille... mais il est temporaire : au bout de quelques semaines on découvre de nouvelles saveurs et on essaie d'apprécier tout ce que l'on peut manger, plutôt que de penser à tout ce qui est interdit. Chaque nouvelle recette réussie est une sorte de petite victoire etnotre créativité se développe, encouragée par les appréciations de nos proches.

Le stress, lui par contre est omniprésent. Avec les allergies, il n'y a plus de place pour l'improvisation. On doit en effet renoncer à toute sa fantaisie pour laisser place à l'organisation et la rigueur. 

Pour tout déplacement en dehors de la maison, on doit faire suivre la trousse d'urgence, car elle peut sauver une vie, celle d'un petit être que l'on aime plus que tout.

On doit toujours prévoir des petites choses à grignoter "sans" dans le sac, car on sait très bien que l'on ne trouvera rien de sécuritaire dans les commerces.

Quand on est invités, il faut toujours quelque chose à manger que l'on apporte de la maison (nous ne pouvons donc que très difficilement être invités à la dernière minute). Nous devons expliquer les règles de sécurité à nos interlocuteurs (pour éviter les contaminations en cuisine notamment) et faire preuve d'une vigilance permanente, car certains gestes anodins pour la majorité d'entre nous sont dangereux pour des personnes souffrant d'allergies sévères.

Manger chez quelqu’un peut être risqué et s’avère parfois fastidieux. Etre vigilant en permanence est usant et les moments passés ne sont pas appréciés à 100%, c’est pourquoi nous préférons souvent recevoir chez nous. Cela nous permet de mieux nous détendre et de mieux profiter des moments passés avec notre famille ou nos amis.
L’une des grosses difficultés que nous rencontrons est trop souvent l’incrédulité, l’incompréhension et le jugement des autres.

Les allergies, mal connues par le plus grand nombre, sont l’objet d’à-prioris, empirés par l’effet de mode du “sans gluten“, plebiscité par quelques stars, en recherche de revenus supplémentaires.
Ces à-prioris isolent les personnes allergiques.
L’exclusion peut être expliquée par de mauvais jugements… ou par la peur que l’ignorance peut induire : certains ne veulent pas prendre le risque d’accueillir chez eux une personne potentiellement en danger de mort; d’autres ne veulent pas changer leurs petites habitudes alimentaires et se priver même exceptionnellement de leurs cacahuètes à l’apéritif, ou de leur morceau de fromage à la fin du repas, quitte à mettre en danger quelqu’un.
Vous l’aurez compris : avec les allergies, notre cercle d’amis s’est considérablement réduit. Quant à la famille (ou la belle-famille), comme le dit une célèbre chanson, on ne la choisit pas, et la communication n’est pas toujours aisée.
Cette forme d’exclusion, Hugo la ressent aussi souvent avec d’autres enfants : certains ne l’invitent pas à leur anniversaire, d’autres l’invitent… mais les allergies l’obligent à apporter son gâteau et à le manger dans son coin (souvent j’en fais un pour tout le monde… mais lors des anniversaires, je ne peux pas l‘imposer…), d’autres encore croient qu’il en rajoute et le trouvent pénible...
A chaque fois qu’il partage un goûter ou un repas avec d’autres enfants, il est stressé car il est conscient du danger et comme nous en tant que parents, sa vigilance est permanente.
A  10 ans, il n’est pas insouciant comme le sont les enfants de son âge, cela nous fait de la peine pou lui.
Le point positif (oui, il y en a !!!), c’est ue nous rencontrons aussi de belles personnes, qui nous comprennent, qui nous soutiennent, certaines parcequ’elles sont là depuis toujours (comme mes parents et certains amis), d’autres parcequ’elles sont ouvertes d’esprit ou tout simplement parcequ’elles vivent avec les allergies.

Quel est votre contexte culinaire? (Aimez-vous cuisinez? Pour qui cuisinez-vous? Qui cuisine pour vous?)


A la base, nous aimons manger… donc nous aimons cuisiner pour nous, mais aussi pour les autres.
La cuisine permet de passer de bons moments avec des personnes que l’on aime. C’st une source de plaisir et un vecteur de cohésion sociale.
Je cuisine d’abord pour Hugo et mon mari, tous les jours (ou presque), mais aussi pour notre famille, pour nos amis et pour toutes les personnes en besoin de recettes “sans“, avec qui je partage volontiers mes recettes, via mon livre ou mon blog.
Ma mère cuisine aussi pour nous, et elle le fait très bien. Grâce à elle, certaines réunions de famille peuvent avoir lieu ailleurs que chez nous, en toute sécurité.Cela fait du bien parfois aussi de se régaler en ne faisant rien ;-)
Certains amis font l’effort de cuisiner aussi pour nous, et ils n’imaginent pas à quel point ils peuvent nous faire plaisir par de telles actions !

 

Quelle est votre organisation? (Au quotidien, en voyage, pour les repas pris à l'extérieur: chez amis, famille ou restaurants, cantine…)

 

En ce qui concerne les vacances, nous partons toujours dans des logements interdits aux animaux et disposant d’une cuisine, cr la pension complète et même la demie-pension nous sont impossibles.
Nous emmenons des aliments que nous ne sommes pas sûrs de retrouver sur notre lieu de vacances, ainsi que la trousse d’urgence d’Hugo, qui ne le quitte jamais.
Avant de partir, nous recherchons les magasins bio dans une zone géographique proche de notre lieu de location, et nous localisons l’hôpital, au cas où.
Une fois sur place, nous faisons la vaisselle, nous nettoyons à fond le réfrigérateur, les surfaces des meubles (surtout de la table de repas), et les poignées de portes, afin de nettoyer d’éventuelles traces d’allergènes dangereuses.
Quand nous sommes sûrs d’avoir fait l’essentiel les vacances peuvent commencer!
Nous ne sommes encore jamais partis en avion avec Hugo… mais nous y pensons de plus en plus. Nous commencerons probablement par un trajet court (2 ou 3 heures de vol suffiront amplement au début) vers des pays francophones, anglophones ou bien en Italie, tout simplement pour pouvoir maîtriser les conversations et la lecture des compositions de chaque aliment acheté.
Nous sommes déjà partis mon mari et moi tous les deux plusieurs jours, et nous avons pu compter sur mes parents pour garder Hugo, ce qui est appréciable.
Lors de trajets en train ou en voiture, nous préparons des repas froids et de petites collations.
Quand nous mangeons chez des proches, nous leur demandons toujours de conserver les emballages des produits utilisés, afin que nous puissions relire les compositions et contrôler l’absence d’allergènes.
Nous leur demandons d’utiliser des couverts et ustensiles qui ont été lavés au lave-vaisselle (pas de couverts ou de planches à découper en bois, qui peuvent garder des traces, malgré leur nettoyage).
Nous apportons souvent quelquechose de la maison : généralement un dessert ou des choses à grignoter pour l’apéritif.
Nous n’allons jamais au restaurant, sauf chez Mon Histoire dans l’assiette à Lyon, Les Demoiselles de Montpellier et La Coutinelle à Montpellier. Comme vous l’aurez compris, ces établissements cuisinent sans allergènes et sont sensibilisés aux précautions à prendre en cuisine.
Hugo, quant à lui, ne mange pas à la cantine. Quand cela sera nécessaire (au collège par exemple), il emportera son panier-repas de la maison, avec ses propres couverts, pour éviter toute confusion avec des couverts portant des traces d’allergènes.

 

Comment vivez-vous ce nouveau mode d’alimentation?


Ce mode d’alimentation n’est plus vraiment nouveau, puisque c’est le nôtre depuis plus de 8 ans. Nous y sommes habitués, mais nous sommes ravis quand certains aliments peuvent être réintroduits dans notre régime alimentaire ; il faut par contre s’habituer à cuisiner à nouveau avec !

 

Pouvez-vous nous présenter votre blog Les recettes d’Hugo?


Les recettes d’Hugo se veut être une bouée de sauvetage à laquelle on peut s’accrocher quand on en a besoin, pour se sentir moins seul(e) face aux allergies alimentaires.

On peut ainsi disposer sur mon blog de recettes, mais aussi d’astuces, de témoignages, d’explications et d’actualités sur les allergies, de bonnes adresses…

Mon blog contient ainsi plus de 200 articles.

Il propose également un forum, où chacun peut aborder le(s) sujet(s) qui l’intéresse(nt) ou la question qu’il (elle) souhaite.

Je reçois entre 1500 et 2000 visites par mois, et les messages reçus régulièrement m’encouragent à continuer.

 

Quelle est l’origine de cette idée?


Quand nous avons été confrontés aux allergies, il y a une dizaine d’années, les célèbres réseaux sociaux et leurs groupes de discussion n’existaient pas encore.
Nous nous sommes sentis seuls au monde avec nos problèmes…
Les médecins, même lorsqu’ils sont sympathiques n’ont pas les moyens matériels de nous accompagner et l’on se retrouve livrés à nous-mêmes, avec la peur de comettre une erreur, face à des allergies potentiellement mortelles.
Quand cela nous est arrivé, je me suis mise à rechercher des informations, et des recettes… seulement voilà : les blogs existants etaient peu nombreux et ne répondaient pas forcément aux questions que je me posais.
Je n’en n’ai trouvé aucun correspondant à mes besoins en termes de poly-allergies.
J’ai fait un énorme travail de recherche, pour maîtriser au mieux le sujet et gérer de façon optimale le quotidien d’Hugo.
Je me suis ensuite dit que je n’étais pas la seule à devoir vivre avec les allergies sévères et que je devais partager le fruit de mes recherches avec les personnes vivant les mêmes contraintes, car j’aurais bien aimé avoir à ma disposition une source d’information quand j’étais dans le brouillard.
Mon blog me permet également de rencontrer des personnes qui vivent des expériences similaires à la mienne, et avec qui on se comprend facilement.
J’apprends énormément de mes échanges et je trouve cela très motivant.

 

Votre combat a pris la forme d’une pétition. Pouvez-vous nous en dire un peu plus?


En vivant avec les allergies, nous avons rapidement compris qu’elles changeaient de façon irrémédiable notre vie.
A mes yeux elles sont ce que j’appelle un “handicap social“.
En plus d’avoir une épée de Damoclès en permanence au-dessus de la tête, celui qui en souffre doit en effet fournir d’énormes effort pour s’intégrer.
Parfois, malgré toute la meilleure volonté du monde, on se heurte à l’ignorance, à l’incompréhension et aux a-prioris qu’elle engendre… et à l’exclusion. L’ignorance entraîne également parfois une certaine forme de négligence et des comportements dangereux de la part de certaines personnes.

Du fait que l’allergie ne se voit pas, elle est parfois peu crédible… et la communication avec certains interlocuteurs peut-être difficile.
L’effet de mode du “sans gluten“ et d’autres régimes sensés améliorer la santé ou l’aspect physique n’arrangent rien, car si ces pratiques restent un choix libre, les allergies, elles, n’en sont pas un… malheureusement, elles sont encore bien mal connues et font l’objet d’amalgames.

Classées au 4ème rang mondial des maladies par l’OMS, elles touchent de plus en plus d’individus et cela ne va pas s’arranger dans les années à venir.

Je trouve cela impensable qu’elles ne soient donc pas mieux connues de la population et qu’aussi peu de dispositions soient prises pour faciliter la vie des allergiques en France, surtout du point de vue de leur sécurité.

Certaines mesures seraient pourtant simples et peu coûteuses à mettre en place.

La priorité selon moi reste l’information du plus grand nombre via les grands médias, via des interventions ponctuelles auprès des enfants et adolescents dans les écoles…

Les personnes aux prises avec des allergies devraient pouvoir bénéficier d’aide sous plusieurs formes : accompagnement et formation suite au diagnostic d’allergies sévères, aide psychologique, aide financière (les malades coeliques ont droit à une aide, certes modeste, pour l’achat de produits sans gluten… les allergiques n’ont actuellement que leurs yeux pour pleurer)…

Enfin, certains professionnels devraient recevoir une formation systématique, puisqu’ils sont responsables de personnes allergiques lors de l’exercice de leurs fonctions :
Enseignants, personnels de crêche, assistantes maternelles, animateurs de centres aérés, métiers de bouche, diététiciennes…

Le PAI (Plan d’Accueil Individualisé) dont les enfants allergiques font l’objet dans les écoles et autres structures d’accueil est indispensable, mais insuffisant à mes yeux.

Les enseignants et autres professionnels de l’enfance se voient imposer des contraintes supplémentaires, qu’ils n’acceptent pas toujours, car ils connaissent mal les allergies.
Cela se vérifie d’autant plus aujourd’hui, que les médecins scolaires ne se déplacent pas systématiquement, car débordés pour la fameuse réunion de PAI…
Les parents qui expliquent alors les allergies, leurs dangers et les précautions à prendre, sont parfois perçus à tort comme des angoissés égocentriques, voire des paranoïaques qui en rajoutent. Ils sont moins crédibles qu’un médecin.
Un adulte référent tel qu’un(e) enseignant(e) ou un responsable de crêche qui ne saisit pas la dangerosité des allergies sévères, ne maîtrise ni les précautions d’usage, ni es gestes d’urgence en cas de réaction sévère, peut faire preuve de négligences et mettre en danger le petit allergique dont il(elle) a la charge.

Si ces personnes recevaient une formation systématique aux allergies et aux gestes d’urgence en cas de réaction, elles vivraient moins ces responsabilités comme une contrainte, les parents seraient rassurés et probablement perçus comme moins “pénibles“, les enfants allergiques seraient mieux intégrés et surtout en meilleure sécurité.

Depuis peu, les professionnels des métiers de bouche, sont censés informer leurs clients de la composition des préparations culinaires qu’ils élaborent…
Beaucoup ont mal pris cette nouvelle mesure car elle leur a été imposée sans leur avoir été expliquée…
S’ils avaient reçu une formation leur expliquant d’une part les allergies, les accompagnant d’autre part, en les aidant à appliquer la règlementation, ils auraient probablement fait preuve de meilleure volonté.

Aujourd’hui certaines associations fournissent un travail énorme pour faire bouger les choses, mais elles sont limitées par des budgets modestes, et doivent faire preuve d’une patience et d’une motivation sas bornes, car chaque pas prend beaucoup de temps.

Si notre Ministère de la Santé mettait en place de lui-même certaines mesures pour améliorer l’information et la formation, les allergiques pourraient vivre mieux.


Quelles sont vos recettes fétiches?


Toutes les recettes qui mettent des étoiles dans les yeux d’Hugo et de nos proches, lors de réunions de famille ou entre amis, sont mes recettes fétiches ;-)

En ce moment je fais souvent de la soupe de potimarron à l’effilochée de canard confit (cette recette, présente dans mon livre contient à la base des lentilles, qui ne font plus partie de notre régime alimentaire, puisque Hugo y est désormais allergique. Cela dit, le potimarron se marie aussi très bien avec le canard confit !!!).

Nous aimons bien les crumbles : crumble de thon voir mon livre), crumble de carottes au thym (voir le blog), crumble de raisin (voir mon livre)

Pour les repas festifs, nous avons une préférence pour les brochettes d’escargots, les noix de Saint-Jacques caramélisées au sirop d’érable, les sorbets maison, le pain d’épices (voir mon livre)… mais nous nous régalons souvent avec d’autres recettes plus simples : crêpes salées ou sucrées, ardéchois,tarte au citron, spaghettis sauce aux courgettes et graines de lin (voir mon livre), tarte au sucre (voir le blog, contient du blé).

Plus j’y pense, plus des recettes me viennent en tête… et cela me donne faim ;-)

 

Y a-t-il des découvertes culinaires que vous souhaiteriez partager avec nous? (Livres, sites internet, produits, astuces...)


La première découverte qui me vient à l’esprit est la meringue sans oeufs !
Hugo étant allergique aux pois, je ne peux pas en faire avec, comme cela est préconisé par certains. J’ai donc opté pour le jus de haricots blancs… et ça marche !!!
Certains aliments sont surprenants, et les allergies nous permettent de développer une certaine créativité… ce qui est positif ;-)

Le produit que je trouve plutôt agréable à utiliser en ce moment est le Bio Risella. Il s’agit d’un subsititut de Mozzarella à base de riz, qui ne contient aucune protéine animale, ni gluten, ni soja, ni pois !
On peut la faire fondre sur des pizzas ou des gratins, dans des sauces, ou la consommer crue, en tranches ou en cubes dans des salades (en salade grecque par exemple, avec des olives, des tomates et du basilic, c’est excellent !!!).

Hugo étant allergique à la moutarde, je me sers régulièrement de la crème de gingembre (sans produits laitiers) de la marque Le voyage de Mamabé, que trouve en magasins bio.
La texture s’approche de celle de la moutarde, et le goût, assez doux bien que piquant permet d’obtenir de très savoureuses vinaigrettes. Ce produit se marie très bien également avec les poissons (en papillotte par exemple) et les viandes grillées.


Aujourd’hui, il existe plusieurs blogs, administrés par des mamans comme moi. Tous sont très intéressants. Je ne veux en citer aucun, car la liste est longue et je ne veux pas en favoriser plus certains que d’autres.

Sur Facebook, je participe à plusieurs groupes de discussion, qui, je trouve méritent le détour :
Alerte à l’arachide, Allergies et intolérances alimentaires, Déjouer les allergies, la vie facile bio sans gluten et sans lactose
Certaines pages Facebook sont aussi attrayantes : Because Gustave, Recettes pour faire la nique aux allergies, Asluno Family, Allergissima Association, Asthme et Allergies

J’ai d’ailleurs moi- aussi ma page Facebook, qui complète le blog : Hugo et les allergies (alimentaires)

Merci Nelly pour ce riche et instructif échange !

Nous sommes curieux de connaître vos envies, vos galères, vos astuces, vos découvertes. Alors n'hésitez pas à nous en faire part en laissant un commentaire (ici ou sur Facebook) ou en nous envoyant un email. Nous nous ferons un plaisir de les partager !